Étude RT-Immune : Étude de phase 2 évaluant l’efficacité de l’atézolizumab chez des patients ayant un sarcome des tissus mous opérable et devant être traités par radiothérapie.

Mise à jour : Il y a 4 ans
Référence : RECF3520

Femme et Homme | 18 ans et plus

Extrait

Les sarcomes des tissus mous sont des tumeurs rares représentant de 1 à 3 % des tumeurs de l’adulte. Les localisations les plus fréquentes sont les extrémités (50 %), l’abdomen, le thorax (10 %) et la région de la tête et du cou (10 %). L’atézolizumab est un traitement à l’étude ciblant le système immunitaire, et non la cellule tumorale, afin de stimuler une réponse immunitaire contre la tumeur. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité de l’atézolizumab chez des patients ayant un sarcome des tissus mous. Les patients seront répartis de façon aléatoire en 3 groupes : Les patients du premier groupe recevront une radiothérapie, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines en l’absence de progression ou d’intolérance au traitement. Ils recevront ensuite de l’atézolizumab toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression ou d’intolérance au traitement, puis auront une chirurgie. Les patients du deuxième groupe recevront de l’atézolizumab toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression ou d’intolérance au traitement, puis auront une chirurgie. Ensuite, ils recevront une radiothérapie, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines en l’absence de progression ou d’intolérance au traitement. Les patients du troisième groupe recevront une radiothérapie, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines en l’absence de progression ou d’intolérance au traitement, puis auront une chirurgie. Ensuite, ils recevront de l’atézolizumab toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement. Les patients seront revus 12, 18 et 24 semaines après le traitement puis tous les 3 mois jusqu’à progression de la maladie ou la fin de l’étude (selon l’évènement survenant en premier).


Extrait Scientifique

Il s’agit d’une étude de phase 2, randomisée et multicentrique. Les patients sont randomisés en 3 bras : - Bras A : les patients reçoivent une radiothérapie de 50 Gy, à raison de 25 fractions de 2 Gy, 5 jours par semaine pendant 5 semaines en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement. Puis les patients reçoivent de l’atézolizumab en IV toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement, puis ont une chirurgie. - Bras B : les patients reçoivent de l’atézolizumab en IV toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement puis ont une chirurgie. Ensuite, ils reçoivent une radiothérapie de 50 Gy, à raison de 25 fractions de 2 Gy, 5 jours par semaine pendant 5 semaines en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement. - Bras C : les patients reçoivent une radiothérapie de 50 Gy, à raison de 25 fractions de 2 Gy, 5 jours par semaine pendant 5 semaines en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement, puis ont une chirurgie. Ensuite, ils reçoivent de l’atézolizumab en IV toutes les 3 semaines pendant 2 cures en l’absence de progression de la maladie ou d’intolérance au traitement. Les patients sont revus à la semaine 12, la semaine 18, la semaine 24, puis tous les 3 mois jusqu’à progression de la maladie ou la fin de l’étude (selon l’évènement survenant en premier).;


Objectif principal

Comparer l’efficacité de l’atézolizumab associé ou non à une radiothérapie avec celle d’une radiothérapie seule.;


Objectif secondaire

Évaluer l’activité clinique. Évaluer l’impact thérapeutique sur l’évolution de l’infiltrat immunitaire. Évaluer la tolérance selon les critères CTCAE v4.03. Évaluer l’expression de PD-L1 et PD-L2 avant et après traitement. Évaluer l’expression des gènes impliqués dans la réponse anti-tumorale et les différents mécanismes (par ex : les points de contrôle immunitaire) et autres voies de résistance par la technique de « Whole exome sequencing ». Évaluer les néo-antigènes spécifiques tumoraux des patients qui peuvent être des cibles potentielles lors de la réponse immunitaire antitumorale à médiation cellulaire par la technique de « Whole exome sequencing ». Évaluer les gènes impliqués dans les réponses immunitaires antitumorales (une analyse transcriptomique sera réalisée sur les cellules cancéreuses ainsi que sur l’infiltrat immunitaire sur les échantillons tumoraux congelés) par la technique de « Whole exome sequencing ». Évaluer la réponse immunitaire antitumorale médiée par les cellules T. Évaluer l’impact du traitement sur le phénotype et la fonction des cellules immunitaires infiltrées. Évaluer l’impact de l’inhibition de PD-L1 et de la radiothérapie sur le phénotype et la fonction des cellules immunes circulantes. Évaluer la synthèse de cytokines par les cellules T. Évaluer l’impact du traitement sur les cytokines plasmatiques.


Critère d'inclusion

  • Âge ≥ 18 ans.
  • Sarcome des tissus mous (dont liposarcome, leiomyosarcome, myxofibrosarcome, sarcome indifférencié pléomorphe, angiosarcome, sarcomes à translocation à l’exception des sarcomes d’Ewing, rhabdomyosarcome et liposarcome myxoïde) confirmé histologiquement et pouvant bénéficier d’un traitement par radiothérapie et être traité par chirurgie à visée curative (incluant les tumeurs de haut grade non métastatiques, de grade intermédiaire et de bas grade de plus de 5 cm). Les patients ayant une tumeur en rechute locale pouvant être traitée par chirurgie sont autorisés.
  • Au moins une lésion tumorale avec un diamètre ≥ 10 mm, visible par imagerie médicale et accessible pour une biopsie par voie percutanée ou endoscopique sans risque inacceptable et permettant le prélèvement d’au moins 3 (idéalement 4) carottes à l’aide d’une aiguille de biopsie d’un calibre ≥ 16.
  • Indice de performance ≤ 1 (OMS).
  • Fonction hématologique : polynucléaires neutrophiles ≥ 1,5 x 109/L, plaquettes ≥ 100 x 109/L, hémoglobine ≥ 9 g/dL, lymphocytes ≥ 0,5 x 109/L.
  • Fonction rénale : clairance de la créatinine ≥ 30 mL/min (formule MDRD ou CDK-EPI).
  • Fonction hépatique : bilirubine
  • Fonction de la coagulation : International Normalized Ratio (INR) et Temps de Céphaline Activée (TCA) ≤ 1,5 x LNS (les patients recevant un traitement anticoagulant doivent être traités par une dose stable).
  • Contraception efficace pour les patients en âge de procréer pendant la durée de l’étude et au moins pendant 5 mois après la fin du traitement à l’étude.
  • Test de grossesse sérique négatif dans les 7 jours précédant la randomisation.
  • Patient affilié ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale.
  • Consentement éclairé signé.

Critère de non inclusion

  • Sarcome d’Ewing, rhabdomyosarcome ou liposarcome myxoïde.
  • Sarcome des tissus mous métastatique présentant des lésions discontinues de la tumeur primitive, des lésions qui ne sont pas des ganglions lymphatiques régionaux, des lésions ne partageant pas une cavité du corps commune avec la tumeur primitive ou des métastases sur une imagerie médicale.
  • Infection sévère dans les 4 semaines précédant la randomisation (par ex : hospitalisation pour complications infectieuses, bactériémie ou pneumonie sévère).
  • Antécédent de maladie auto-immune (par ex : myasthénie auto-immune, myosite, hépatite auto-immune, lupus érythémateux disséminé, polyarthrite rhumatoïde, maladie inflammatoire de l’intestin, thrombose vasculaire associée à un syndrome des anti-phospholipides, granulomatose de Wegener, syndrome de Sjögren’s, syndrome de Guillain-Barré, sclérose en plaques, vascularite, ou glomérulonéphrite). Les patients ayant de l’eczéma, du psoriasis, de la névrodermite circonscrite ou un vitiligo sont autorisés si la lésion cutanée couvre moins de 10 % de la surface corporelle, si la maladie est bien contrôlée et ne nécessite l’usage que de stéroïdes topiques peu puissants et s’il n’y a pas eu d’aggravation aiguë de la maladie dans les 12 derniers mois (pas de recours aux psoralènes et rayons ultraviolets A, méthotrexate, rétinoïdes, agents biologiques, inhibiteurs oraux de la calcineurine ou stéroïdes puissants ou oraux). Les patients ayant une hypothyroïdie auto-immune recevant une dose stable d’hormones thyroïdiennes de substitution et les patients ayant un diabète de type I contrôlé recevant une dose stable d’insuline sont autorisés.
  • Tuberculose active.
  • Pathologie sévère et non contrôlée y compris les pathologies hépatiques (par ex : cirrhose, troubles majeurs non contrôlés, syndrome de la veine cave supérieure).
  • Antécédent de fibrose pulmonaire idiopathique (y compris une pneumopathie), pneumopathie médicamenteuse, pneumonie organisée (bronchiolite oblitérante ou pneumonie organisée cryptogénique), ou pneumopathie évolutive confirmée sur imagerie médicale.
  • Cancer autre qu’un sarcome des tissus mous dans les 5 ans précédant la randomisation (les patients ayant un cancer présentant un risque négligeable de métastases ou de décès et traité par un traitement à visée curative, comme par exemple les carcinomes in situ du col de l’utérus, les carcinomes cutanés basocellulaires ou épidermoïdes, les cancers localisés de la prostate ou les carcinomes canalaires in situ traités par chirurgie à visée curative, sont autorisés).
  • Maladie cardiovasculaire significative NYHA ≥ 2, infarctus du myocarde dans les 3 mois précédant le début du traitement à l’étude, arythmie instable ou angor instable (les patients ayant une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) ≥ 40% sont autorisés et les patients ayant une coronaropathie connue, une insuffisance cardiaque congestive ne satisfaisant pas aux critères ci-dessus ou une FEVG
  • Traitement par agents immunosuppresseurs (par ex : cyclophosphamide, azathioprine, méthotrexate ou thalidomide) dans les 28 jours précédant le début du traitement à l’étude (les corticostéroïdes administrés par voie intranasale ou inhalés ou les corticostéroïdes systémiques à dose physiologique ≤ 10 mg/jour de prednisone ou équivalant sont autorisés).
  • Vaccin vivant (par ex : vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle, la fièvre jaune, la rage, le BCG ou la typhoïde) atténué dans les 30 jours précédant le début du traitement à l’étude (les vaccins antigrippaux saisonniers injectés sont généralement des vaccins antigrippaux inactivés et sont autorisés mais les vaccins antigrippaux par voie intranasale sont des vaccins vivants atténués et ne sont pas autorisés).
  • Traitement anticancéreux (expérimental ou non) dans les 21 jours précédant le début du traitement à l’étude, y compris les traitements de chimiothérapie, d’hormonothérapie ou de thérapie ciblée.
  • Traitement par agent systémique immunostimulant (par ex : IFN-α, IFN-γ, ou IL-2) dans les 28 jours ou dans un temps inférieur à 5 demi-vies du médicament (selon la durée la plus longue) avant le début du traitement à l’étude.
  • Traitement antibiotique (administré par voie orale ou intraveineuse) dans les 14 jours précédant le début du traitement à l’étude.
  • Traitement antérieur ou actuel expérimental.
  • Traitement antérieur ou actuel à base de plante.
  • Chirurgie majeure ou biopsie chirurgicale, blessure traumatique significative dans les 14 jours avant le début du traitement à l’étude ou plaie non cicatrisée (les résections de tumeurs cutanées et la biopsie tumorale requise pendant la période de screening sont autorisées).
  • Greffe d’organe (y compris allogreffe de cellules souches).
  • Toxicités non résolues de grade ≥ 1 selon la classification NCI CTCAE v4.03 liées à un traitement antérieur (les patients ayant de l’alopécie sont autorisés).
  • Antécédents d’allergies sévères ou toute réaction d’hypersensibilité à des anticorps chimériques ou humanisés, à des protéines de fusion, à des composés biopharmaceutiques produits dans des cellules ovariennes de hamster chinois (CHO) ou à l’un des composants de la formulation de l’atézolizumab.
  • Toute condition pouvant empêcher le patient de se conformer aux contraintes du protocole.
  • Sérologie VIH, VHB ou VHC positive.
  • Femme enceinte ou en cours d’allaitement.